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La belle histoire du four

Et au commencement...

Il est difficile de dater précisément la construction du four.

Ce type de four villageois est appelé "four banal", pas dans le sens où il serait ordinaire ou courant mais dans le sens des "banalités". 

Banal est une lointaine référence au droit du moyen âge. ''Ban'' signifie ''astreinte''. Le four banal était celui que le seigneur avait fait construire et qui était obligatoire. On ne pouvait cuire son pain ailleurs. La raison principale en était la sécurité contre le feu, ce grand ennemi des temps passés, terrible à des hameaux construits en bois et n'ayant pour l'éteindre que les seaux d'eau apportés de la fontaine. Souvent ceux qui cuisaient le pain à domicile y faisaient un feu tel qu'il détruisait le village. 

Une à deux fois par semaine (suivant le nombre d'habitants dans le hameau) le four était allumé 24h sur 24 h et les familles utilisaient ''le temps de four'' qui leur était attribué afin de cuire leur pain. En plus, c'était un lieu de rencontre très prisé, car la chaleur près du four était bénéfique à tous, en comparaison du climat hivernal extérieur.

Les banalités sont, dans le système féodal, des installations techniques que le seigneur est dans l'obligation d'entretenir et de mettre à disposition de tout habitant de la seigneurie. La contrepartie en est que les habitants de cette seigneurie ne peuvent utiliser que ces installations seigneuriales, payantes.

L'utilisation de notre four a cessé après la deuxième guerre mondiale. 

Les ronces y ont pris leur quartier. Leurs racines s'introduisant dans les joints de terre ont déstabilisé l'ouvrage qui finit par s'écrouler.

Il aura fallu attendre 1995 pour qu'un chantier d'insertion, sous l'impulsion de la commune, restaure à la fois le four, le calvaire et le puits du village tous les trois très proches.

Après plusieurs mois de travaux, le four était redevenu opérationnel ! Les habitants du village, sensibles à la restauration de leur patrimoine, se sont très investis dans les travaux. Il leur tenait à cœur de renouer avec le passé pour imaginer l'avenir avec ou autour du four. 

Leur pari est gagné ! Un grand Merci à eux !